Ayant découvert le concept de foi il y a seulement deux ans, je suis en permanence face à des questionnements et des interrogations au sujet de Dieu, de la foi et des textes de la Bible. Je me considère croyant depuis une semaine de retraite en 2019 à la Flatière, au cours de laquelle j’ai fait l’expérience de me sentir aimé incontionnellement par quelque chose qui me dépasse. Je vais vous proposer dans ce blog, quelques réflexions que j’ai eues au sujet de la foi ces derniers mois !
La vérité ou une vérité ? :
Qui n’a jamais désiré posséder la vérité ? Savoir déceler dans toute situation le vrai du faux, le bon du mauvais. La religion ne fait pas exception à ce désir. Chacun croit posséder la vérité sur le monde infini et imperceptible par l’œil humain. J’émets l’hypothèse qu’il s’agit en fait d’un mécanisme de défense, de protection de sa croyance. En positionnant sa foi comme la vérité absolue, on s’auto-persuade que l’on détient la croyance légitime. Il y a un effet rassurant mais cela peut avoir des répercussions négatives notamment l’ouverture d’esprit vis-à-vis des autres religions et croyances. Si je me ferme aux autres je refuse de découvrir une plus grande partie du mystère de la foi. Être ouvert aux personnes qui nous ressemblent et qui croient en la même chose que nous ne suffit pas. Penser détenir la vérité c’est un important manque d’humilité. « Il est grand le mystère de la foi ». Nous sommes tous des chercheurs et nous devons accepter que ce mystère nous dépasse. Nous ne percevons qu’une infime parcelle de l’immensité de ce monde imperceptible. Pour moi, la quête humaine n’est pas celle de la vérité mais celle de notre vérité. Nous sommes tous différents. Cette diversité c’est ce qui fait la beauté de notre espèce. Chacun de nous perçoit le monde et la vie d’une manière différente. Le monde dépend de la vision et de la perception de celui qui le regarde. Pourquoi en serait-il autrement pour la foi ? Je crois en Dieu et je suis persuadé qu’il m’aime pour ce que je suis et qu’il n’attend de moi rien d’autre que de vivre dans son amour en le partageant aux personnes qui m’entourent. Là se trouve selon moi le chemin que je dois mener pour séjourner après ma mort au côté de Dieu. Cette foi en Dieu me permet de me sentir soutenu et guidé dans ma vie pour aller de l’avant tout en faisant attention à mon prochain. Cependant, je ne suis pas à l’aise lorsque j’entends quelqu’un dire « Dieu c’est l’unique vérité ». Je trouve cela triste de placer sa croyance au-dessus de celles des autres. Dans ma vision que j’ai de Dieu, il se moque d’être reconnu car il sait que nous n’avons pas la capacité de comprendre ce qu’il est réellement. Ce qu’il désire c’est que nous vivions notre vie dans l’amour pour avoir la possibilité de le rejoindre le jour de notre mort. C’est une perception personnelle du mystère de de la foi. Je me représente cette force créatrice que je nomme Dieu comme un immense gâteau où chacun va en percevoir un bout minuscule, mais suffisamment grand pour lui permettre d’avoir la foi. C’est cette possibilité de se raccrocher à une parcelle de ce mystère qui peut nous permettre de nous élever et de nous accomplir durant notre vie terrestre. En fonction du morceau de gâteaux que nous avons perçu, on va interpréter ce mystère mais notre vision sera toujours différente de celle de notre voisin. Je pense que toutes les croyances et les religions ont un point commun : permettre à l’homme de dépasser sa condition pour accéder à quelque chose qui le dépasse, offrir un canal entre le monde fini et infini. Quelque chose qui nous dépasse ! Tout est dans cette phrase. Nous ne sommes que poussière face à l’immensité de la vie alors que sommes-nous face à la grandeur du monde infini ? Nous devons accepter de ne pas tout saisir mais de continuer à chercher pour nous rapprocher d’une foi pure. Je n’ai pas dit se rapprocher de la vérité ! C’est en confrontant nos croyances que nous pouvons affermir notre foi. Il y a du bon dans toutes les religions, chacune détient une partie de cet immense gâteau. Selon ma vision, Dieu nous a créé social pour que nous nous apportions mutuellement. C’est ensemble que nous pourrons nous rapprocher du royaume de notre créateur. Il est important que chacun soit invité à écouter avec son cœur pour tenter d’approcher ce mystère. Une fois qu’il aura perçu ce monde infini, il pourra mettre à profit la clarté de son esprit lui permettant de se constituer une foi et d’avancer sur son chemin de vie.
Pour aller plus loin, je pense que cette force que je nomme Dieu, nous appelle tous à lui d’une manière différente en fonction de nos souffrances, de nos désirs, de nos comportements… C’est la diversité de ces appels qui fait la diversité de nos croyances. Nous sommes suffisamment mis en concurrence dans nos sociétés consuméristes pour nous affronter sur le plan des croyances et des religions… La concurrence et l’affrontement ne font que renfermer chaque individu dans sa perception du monde imperceptible sans lui permettre d’approfondir sa foi. L’échange interreligieux quant à lui peut nous permettre d’enrichir notre foi en nous plongeant dans une réflexion et une recherche profonde. La foi c’est un mélange de ce que nous sommes et de ce que nous percevons du monde infini par l’intermédiaire d’expériences, de rencontres et de recherches.
Je ne désire pas que tout le monde possède une foi identique à la mienne c’est-à-dire en Dieu, mais bien que chacun puisse posséder une foi afin de lui permettre d’accepter sa condition humaine en vivant dans la confiance et l’amour. C’est le message que je perçois de Dieu et de l’évangile. Il ne veut pas un monde remplit de chrétiens, simplement un monde où les hommes vivent d’amour pour avoir la possibilité d’ouvrir leur cœur à ce qui les attend.