Contexte de la rencontre :
Cette rencontre a eu lieu pour la rédaction d’un article sur l’écologie dans le nouveau journal étudiant de mon université (« le dactylo »). J’ai été en charge du grand format autour de la question de l’anthropocène et du rapport des jeunes avec les enjeux écologiques de demain. J’avais déjà rencontré Nathanaël quelques années auparavant lors d’une conférence qu’il avait donné à l’IFF Europe.
Présentation de l’invité :

Prénom : Nathanaël
Nom : Wallenhorst
Profession : Enseignant chercheur au sein de l’Université Catholique de l’Ouest
Ville : Angers
Particularités : Spécialiste de la question de l’Anthropocène, auteur de plusieurs ouvrages sur l’enjeu climatique et docteur en sciences de l’environnement.
CV : Nathanaël est maître de conférences HDR à l’Université Catholique de l’Ouest. Il est docteur en sciences de l’environnement, en sciences politiques et en sciences de l’éducation. Ses recherches portent sur les incidences éducatives et politiques de l’entrée dans l’Anthropocène. Auteur de plusieurs ouvrages il est directeur de collections dans la maison d’édition « Le pommier ». Son dernier livre : Mutation – L’aventure humaine ne fait que commencer (Le Pommier, 2021).
Notre échange :
J’ai fait le choix de vous partager l’intégralité de notre échange, au travers d’un « trilogue » à la manière de Serge Moati dans le livre « Lepen, Vous et Moi ». L’objectif de cet article articulé sous la forme d’un « trilogue », c’est de présenter les informations sous un format original tout en vous insérant dans l’échange que j’ai eu avec cet enseignant chercheur.
Partie 1 : le constat.
Vous : « Que signifie le terme Anthropocène ? »
Nathanaël : « L’Anthropocène c’est le nom que l’on donne à la nouvelle époque géologique dans laquelle nous sommes et qui signifie que les activités humaines ont altéré le système Terre dans son ensemble. Vivre en anthropocène, c’est vivre à une époque où les conditions d’habitabilité humaine de la Terre ainsi que pour l’ensemble du vivant se complexifient. L’intérêt de ce concept c’est qu’il s’agit d’un terme scientifique qui est débattu dans les plus grandes revues spécialisées. Le concept d’Anthropocène renvoie à des fondements scientifiques solides dans différents champs disciplinaires. C’est un grand apport de ce concept, ce qui n’est pas le cas de tous les termes employés lorsqu’on parle d’écologie (qui n’ont pas tous cet ancrage scientifique). L’Anthropocène tient dans un même concept le système climatique, la biosphère avec l’ensemble des écosystèmes et les sociétés humaines. Ces trois sous-systèmes qui constituent le système Terre en Anthropocène interagissent les uns avec les autres, ils sont interconnectés. Avec un seul mot, on prend conscience de l’impact global, complexe de l’humanité sur le climat et la biosphère. »
Vous : « Pourquoi faire le lien entre crise sanitaire et crise écologique ? deux choses distinctes non ? »
Le dactylo : « Au regard de ces deux dernières années de crise sanitaire, un constat est frappant : le lien étroit entre crise sanitaire, crise sociale et crise écologique. Cette pandémie nous rappelle ô combien les espèces du vivant sont interdépendantes, et que dans cette grande chaîne que nous appelons “ biodiversité ”, chaque maillon a besoin des autres pour survivre. Depuis le début du XXème siècle, alors que le pétrole supplante le charbon comme ressource première pour l’industrie, nos sociétés modernes n’ont cessé de se développer en suivant cette ligne directrice : la croissance économique. Cette croissance se couple avec une explosion démographique sans précédent. L’humanité passe de deux à sept milliards d’individus en un peu moins d’un siècle. Il faut attendre les années 70, et plus particulièrement juin 1972 avec la conférence de Stockholm, pour que la communauté internationale annonce la protection de l’écologie comme une préoccupation mondiale. Le terme « développement durable » qui désigne le fait de « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins » n’apparaît qu’en 1987 à l’occasion de l’assemblée générale de l’ONU. Les messages d’alerte de la communauté scientifique se multiplient, et les rapports du GIEC[1] présentent un horizon de plus en plus sombre. »
Nathanaël : « En 1992, 1700 chercheurs, dont 99 des 196 prix Nobel vivant à l’époque, publient « L’avertissement des scientifiques du monde à l’humanité »[2] pour attirer l’opinion publique sur ces questions. En 2017 : 15 000 chercheurs du monde entier publient « L’avertissement des scientifiques du monde à l’humanité : un deuxième appel »[3]. En 2020 : 11 000 scientifiques publient « Les scientifiques du monde entier mettent en garde contre l’urgence climatique » ![4] Les avertissements se font de plus en plus forts. En août 2021, le 6ème volet du rapport du GIEC (approuvé par les 195 gouvernements membres du GIEC) : « La vie sur terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas. »
« Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement. Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation. ».
Rapport du GIEC 2021
Partie 2 : les objectifs
Vous : « J’ai un peu du mal à me rendre compte, c’est si grave une augmentation de 2 degrés ? Il fera juste plus chaud en été et moins froid en hiver. »
Nathanaël : « Nous parlons ici de la moyenne de l’ensemble des températures de surface (prises à 1,5m du sol). Une augmentation de 2 ce n’est pas proportionnelle sur tous les endroits du globe. Elle est inégalement répartie. Parmi les problèmes que cela pose : les pôles se réchauffent plus que les autres régions, ce qui risque de conduire à une perte des glaces polaires qui ont une fonction essentielle de modération du système climatique (par ailleurs la perte des glaces polaires avec la libération du CO2 pris dans les glaces participe d’une augmentation de l’effet de serre). De plus, une augmentation moyenne de 2°C augmente les événements climatiques extrêmes, comme le rappelle le 6ème rapport du GIEC, en intensité et en fréquence. Cela participe de l’augmentation des vagues de chaleur comme nous avons pu le constater cet été avec le « dôme de chaleur » au Canada où le thermomètre est monté jusqu’à 49 °C. Avec des températures de ce niveau-là, on constate une destruction de plusieurs espèces vivantes ce qui vient fragiliser les écosystèmes, diminue donc les zones d’habitabilité humaine de la terre et vient fragiliser la sécurité alimentaire mondiale. Cela génère une augmentation des migrations de population. L’objectif défini par les accords de Paris en 2015 (COP 21) de tout faire pour contenir le réchauffement climatique en deçà de 1,5°C (ou 2°C maximum) est de fait nécessaire. »
Vous : « Le nouveau film de Cyril Dion traite de la disparition des espèces animales et de la biodiversité. Si une espèce de grenouille d’Amazonie disparaît, en quoi ça pourrait impacter l’humanité ? »
Nathanaël : « La réduction de la biodiversité est un autre problème des altérations du système Terre par les activités humaines en Anthropocène. On peut en effet se dire que la disparition d’une petite espèce inconnue ne va pas impacter notre vie, mais pourtant, comme les espèces vivent au sein d’écosystèmes, une disparition génère nécessairement des effets systémiques – plus ou moins étendus. Chaque espèce est insérée dans un écosystème, dans un tissu solidaire résilient, où chacune a besoin des autres pour vivre. A cause de cette interconnexion des espèces, en causant la perte de l’une d’entre elles, le tissu vivant se fragilise. Et nous, humains, sommes partis prenante de ce tissu vivant. »
Le dactylo : Pour illustrer vos propos Nathanaël, il est possible de prendre un exemple simple et concret : la baisse du taux de plancton dans les océans. Un phénomène qui a été observé au large du nord de la Californie, de l’Oregon et de l’état de Washington[5]. En effet, comme le rapporte le San Francisco Chronicle, ce phénomène inquiète car cette espèce minuscule (de 0,2 microns à plusieurs centimètres) est à la base de toute la chaîne alimentaire marine. Sans eux, pas de vie marine et donc moins de ressources alimentaires pour les hommes. Avec cet exemple, on prend conscience de l’interdépendance de tous les maillons de la chaîne « biodiversité », et de l’importance de préserver toutes les espèces du vivant.
Nathanaël : La vie s’est organisée en tissu solidaire et résilient. Comme humains nous sommes dépendants des interactions avec notre environnement, que ce soit pour respirer, pour manger, pour nous développer… Nous ne vivons que par l’interaction avec notre environnement, d’où la nécessité de préserver l’air que nous respirons, nos sols, l’eau ou les aliments que nous mangeons. Prendre la mesure de ces échanges, permet de mieux comprendre les enjeux de demain. De ces interactions dépend aussi le dérèglement climatique. On envoie du CO2 dans l’air qui est capté par des puits naturels de carbone (sols/océans). En prenant soin de la biodiversité, on a une meilleure captation de nos émissions. Dans un contexte où le climat se réchauffe, les sols eux-mêmes sont fragilisés et émettent parfois davantage de carbone qu’ils n’en captent. Je prends généralement l’exemple de l’Amazonie, longtemps perçue comme le poumon du monde, qui court le risque, en fonction des conditions climatiques, d’être plus proche de la cartouche Marlboro que du poumon. Les rétroactions entre les réservoirs de carbone terrestre et le climat (permettant d’affiner nos prévisions climatiques mondiales) sont une grande source d’inquiétude chez les scientifiques. 17 chercheurs ont étudié, pour la revue Nature, le « bilan carbone » annuel de l’Amazonie en étant tout particulièrement attentifs aux années 2010, anormalement sèche, et 2011, anormalement humide.[6] Leurs calculs suggèrent que l’Amazonie a perdu 0,48 Pg C par an (pétragramme de carbone par an avec une fourchette de variabilité de ± 0,18) en 2010 et qu’elle était neutre en carbone (0,06 Pg C par an ± 0,1) en 2011. Ces calculs intègrent les pertes de carbone dues aux incendies – les feux de forêt relâchant dans l’atmosphère le carbone stocké dans les arbres. Durant la période sèche la photosynthèse est réduite, ce qui neutralise les puits de carbone. L’humidité est essentielle dans le bilan carbone de la forêt amazonienne. Si les événements climatiques extrêmes persistent, comme c’est actuellement le cas avec l’augmentation du réchauffement climatique, alors « l’Amazonie pourrait devenir une source croissante de carbone en raison à la fois des émissions des incendies et de la suppression des échanges nets de biomes par la sécheresse. ». En fonction des conditions climatiques la végétation peut être le principal allié de l’aventure humaine, ou, au contraire, son pire ennemi en relâchant davantage de carbone qu’elle n’en absorbe. »
Vous : « C’est quoi un système d’autorégulation planétaire ? »
Nathanaël : « Cela comprend ce que nous avons vu précédemment avec les réservoirs naturels dont il nous revient de prendre soin pour éviter un effet domino. Pour faire simple, le système Terre était dans une alternance entre des phases glaciaires plutôt longues et des phases interglaciaires plus courtes. Nous sommes actuellement dans une époque interglaciaire, mais nous avançons vers un horizon inconnu avec une hausse des températures qui nous font actuellement quitter « l’orbite d’autorégulation » que nous avons connus ces dernières centaines de milliers d’années. Nous sommes, de fait, face au plus grand défi de notre histoire. »
Le dactylo : « Il faut donc mettre en place des mesures qui permettent de contenir la sortie de route du système Terre de son orbite d’autorégulation. Nous sommes donc contraints de ne plus penser au niveau local mais global ? »
Nathanaël : « Oui c’est exactement l’enjeu auquel nous sommes confrontés. Ne plus penser au niveau d’un pays mais bien au niveau planétaire. Et tout le paradoxe de cette échelle planétaire est qu’elle se réussit… au niveau local ! En août le 1er volet du 6ème rapport du GIEC soulignait combien le système Terre avait les moyens de réagir si nous prenions des décisions fermes et que nous les tenions dans le temps. »

Partie 3 : Actions
Vous : « Est-ce que vous gardez espoir en l’avenir malgré tous ces constats ? Vous n’êtes pas inquiet ? »
Nathanaël : « Le sentiment partagé par la communauté scientifique est l’inquiétude. Cependant, je ne perds pas espoir et j’irai même plus loin en disant que j’ai de l’espérance en l’avenir. Vous savez, cette petite voix qui vous souffle que rien n’est jamais perdu, que le pire n’est jamais certain. Les changements sociétaux que nous engageons peuvent, eux aussi, faire boule de neige et « emporter le morceau » ».
Le dactylo : « Mais concrètement, comment on peut éviter de tomber dans le désespoir et l’angoisse constante de cet avenir qui semble se profiler ? »
Nathanaël : « De mon côté c’est dans l’action collective, l’action avec d’autres que je fais le plein d’enthousiasme, d’élan, et d’espérance. Agir ensemble revigore, dynamise. L’inquiétude passe alors au second plan, comme supplantée par l’espérance qui jaillit de la relation engagée dans l’action. En restant passif, on laisse les autres ou la chance décider du sort des générations à venir. Nous avons devant nous l’aventure du siècle, c’est passionnant. »
Vous : « Oui mais en tant qu’étudiant on n’a pas les moyens de changer les choses, ça doit venir d’en haut ! »
Nathanaël : « Détrompez-vous, en tant qu’étudiant vous avez un pouvoir énorme dans la société actuelle. Si on prend les marches pour le climat, une jeune fille de 16 ans avec une pancarte a permis en quelques mois des centaines de marches à travers le monde réunissant des millions de personnes. Encore plus incroyable, lors de sa venue à l’assemblée nationale en 2019, Greta Thunbeg a invité Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du GIEC, à la rejoindre. Ce qui est frappant, c’est la déclaration de la vice-présidente qui a annoncé que cela faisait des mois que le rapport était sorti (le rapport spécial publié en novembre 2018) mais qu’elle n’avait jamais été invitée à venir en parler à l’Assemblée nationale. Autrement dit, les jeunes lui ont permis, à elle scientifique brillante et reconnue, d’être entendue dans le débat public. C’est un pouvoir immense ! »
Le dactylo : « Que représente l’impact du changement des habitudes de consommation individuelles sur les objectifs à atteindre ? »
Nathanaël : « C’est une très bonne question. Je me réfère au site Carbone 4[7], qui a publié il y a quelques années un tableau récapitulatif de l’impact positif des actions individuelles et collectives sur l’environnement : l’étude « Faire sa part ». Il est important de rappeler que l’empreinte carbone moyenne d’un Français était d’environ de 11 tonnes C02 équivalent par an, et que pour respecter l’Accord de Paris, nous devons réduire cette empreinte à seulement 2 tonnes de C02 par an. Selon cette étude, si on part du principe que chaque citoyen adopte un comportement individuel significatif (qualifié « d’héroïque » par les auteurs de l’étude), cela permettrait en principe d’engendrer une baisse de l’empreinte carbone moyenne de près de 25%. Cet « engagement héroïque » était présenté de la façon suivante dans cette étude : privilégier le vélo, ne plus prendre l’avion, baisser la température de son logement d’un degré, arrêter de consommer de la viande (ce qui est l’action la plus significative en terme de baisse de son empreinte carbone), acheter ses vêtements en friperie, etc. »
Le dactylo : « De nombreux jeunes se posent la question de savoir s’ils feront des enfants au vu de la crise qui s’annonce, est-ce que cela vous choque ? »
Nathanaël : « Votre question me fait penser à un article que j’ai lu il y a quelques temps[8], et qui m’a marqué. Il s’agit d’une étude menée sur 10 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans dans 10 pays afin de mesurer leur anxiété climatique. 85% des sondés se considèrent inquiets par rapport au changement climatique et 4 jeunes sur 10 se posent la question de ne pas avoir d’enfant. Je suis cependant sûr d’une chose : il n’y a rien d’autre que la naissance qui pourra amener du neuf au sein de notre monde. Une naissance est le lieu même de l’espérance dans la possibilité de renouveler le monde en profondeur. C’est la raison pour laquelle je crois profondément dans l’éducation – l’éducation comme moyen pour faire émerger un avenir hospitalier, plus juste, plus humain, plus durable. Je vois des choses qui bougent partout. De nombreuses pousses grandissent sur ce qui se fissure. Agissez ensemble, espérez ensemble et surtout croyez en la capacité qu’a votre génération à changer les choses, de même qu’en la capacité des générations qui vous ont précédé de vous accompagner dans ces défis. »
Le dactylo : « Une question pour terminer, quelles sont les actions que peut faire un jeune étudiant de l’UCO afin d’agir pour le climat et la protection de la biodiversité ? »
Nathanaël : « Pour moi, il est essentiel que l’on puisse se mettre d’accord sur les faits et échanger en ayant connaissance de ce que disent les scientifiques. Si l’on ne parle pas de la même chose, on ne peut pas avancer dans la même direction. J’invite les jeunes à faire cet effort de s’informer, de lire des articles scientifiques, des articles de vulgarisation et de visionner des vidéos présentant un état des lieux environnemental ! Cela permettrait de faire émerger un constat partagé, véritable ferment pour des changements collectifs. Dans le fond, les jeunes sont beaucoup plus créatifs que ne sont les anciens pour trouver des lieux d’engagement permettant de faire émerger des actions de concert. Je l’ai déjà dit précédemment, mais le plus important c’est de ne pas rester seul, de veiller à être en relation avec d’autres et au sein de groupes pour veiller à entretenir l’élan, l’espoir et la confiance en l’avenir ! »
« Rien n’est perdu, nous avons tout à construire, tout à imaginer, tout à repenser ! Nous sommes face à la plus grande aventure de l’histoire de l’humanité ! »
Nathanaël Wallenhorst
Pour information : L’université catholique de l’Ouest a mis en place une nouvelle formation “Licence éduquer à l’environnement en Anthropocène” qui va débuter à la rentrée 2022.
[1] Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
[2] (1992) World Scientists’ Warning to Humanity. Union of Concerned Scientists.
[3] Ripple, W. et al. (2017). World Scientists’ Warning to Humanity: A Second Notice. BioScience, 67(12), 1026-1028.
[4] Ripple, W. J., et. al. (2020). World Scientists’ Warning of Climate Emergency. BioScience, 70(1), 8-12.
[5] https://www.courrierinternational.com/breve/2005/07/13/la-disparition-du-plancton-menace-la-faune-maritime-des-cotes-nord-americaines
[6] Gatti, L. V., Gloor, M., Miller, J. B., Doughty, C. E., Malhi, Y., Domingues, L. G., Basso, L. S., Martinewski, A., Correia, C. S. C., Borgues, V. F., Freitas, S., Braz, R., Anderson, L. O., Hocha, H., Grace, J., Philipps, O. L., Lloyd, J. (2014). Drought sensitivity of Amazonian carbon balance revealed by atmospheric measurements. Nature, 506, pp. 76-80.
[7] https://www.carbone4.com/publication-faire-sa-part
[8] https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3918955
Merci Nathanaël Wallenhorst !