Anges et démons 3 : « L’envers du décor d’Angers : une ville à la droite (voire à l’extrême droite) du père ! »

Sommaire :

Introduction

50 nuances d’Angers :

  • Implantation visible de l’intégriste fraternité Saint-Pie X
  • Les catholiques traditionnels se font une place dans une église en plein cœur de la ville d’Angers
  • Angers, bastion de La Manif pour tous, des mouvements « pro vies » et des militants anti PMA
  • La fameuse « banane » adressée à Christiane Taubira est d’origine Angevine
  • Les affiches montrant des hommes qui s’aiment n’ont pas leur place à Angers !
  • Des Angevins se mobilisent contre les viennoiseries d’une boulangerie en forme d’organes sexuels
  • Un groupuscule se revendiquant catholique et d’extrême droite installe son local en plein centre-ville d’Angers

Le lien étroit entre politique et religion catholique à Angers et plus largement en Pays de la Loire :

  • Christophe Béchu, ex-maire d’Angers et actuel ministre de la transition écologique, avait voté contre le mariage pour tous
  • « Prenez le Gouvernail et virez de bord, à droite toute ! »
  • « Pas d’islam en Anjou », la construction d’une mosquée accueillie par des têtes de cochon. Un fonctionnaire de la mairie au cœur de cet incident !

Introduction :

Dans cette nouvelle série d’articles « Anges et démons », je vous propose de découvrir les parts d’ombre de l’Église et de la religion catholique à la suite d’un travail de recherche et d’enquête que j’aurais réalisé. Dans cet épisode, je vous propose de partir ensemble découvrir l’envers du décor de la « douceur angevine » pour découvrir que la foi et l’idéologie politique parviennent bien souvent à trouver des terrains d’entente lorsque l’adversaire est commun. Vu le sujet, j’aurais pu nommer cet article « Angers démons » mais je vous épargne mes jeux de mots à deux balles, au vu de la teneur de ce qui va être évoqué par la suite. Si vous n’avez pas encore pris connaissance des premiers épisodes :

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J’ai remarqué que nous avons pris l’habitude de consommer (des vidéos, des articles, des musiques…) sans prendre conscience du travail que cela demande pour le créateur du contenu. Face à ce constat, je vous propose désormais d’être transparent avec vous lors de l’introduction de chacun de mes articles sur la charge de travail que ce dernier m’a demandée. Le changement nécessaire de société passera peut-être par plus de transparence à tous les niveaux pour sortir de cette société de consommation qui nous fait oublier qu’il y a toujours un être humain avec sa singularité, derrière un produit quel qu’il soit !

  • Temps de recherche (sur internet, lectures de journaux…) environ 8 heures
  • Temps d’écriture environ 6 heures
  • Temps de mise en forme environ 3 heures

Dans les prochains articles de cette série « Anges et démons », je vais analyser la situation d’une institution faisant partie du paysage angevin depuis de très nombreuses années. Mais avant cela, il est nécessaire que vous ayez les éléments pour comprendre le contexte particulier de cette ville du Maine-et-Loire. Elle est connue pour la douceur de son climat mais également pour le fort ancrage catholique conservateur qui s’explique par deux facteurs : une ville historiquement chrétienne et où le coût de la vie est élevé. Ces deux éléments expliquent qu’il n’est pas rare de rencontrer des catholiques qui portent sur eux leur religion, avec une tendance politique à pencher très à droite de l’échiquier. Ce que je tente maladroitement de vous expliquer, c’est qu’Angers n’est pas une ville comme les autres en France au niveau du rapport à la religion. Au travers de cet article, je vais tenter de vous présenter l’envers du décor de cette ville en apparence calme et paisible.


50 nuances d’Angers :

Plusieurs incidents illustrent cette présence active d’une frange très conservatrice de la religion chrétienne que l’on nomme « traditionnelle » voire « intégriste » lorsqu’elle est séparée de l’Église de Rome (pour ceux qui souhaitent comprendre l’origine et le sens du mot intégriste, je vous conseille ce très bel article du journal Croire « Intégrisme un terme qui vient de loin », entretien avec Emile Poulat, historien et sociologue des religions, ancien directeur de recherche à l’EHESS) :

  • Implantation visible de l’intégriste fraternité Saint-Pie X : Pour ceux.celles qui ne la connaissent pas, je pense que le chapeau de l’article du journal Ouest France, intitulé « L’intégrisme de la Fraternité Saint-Pie X », donne un aperçu de la doctrine de cette fraternité : « On ne plaisante pas. La tenue des femmes à l’église est rappelée par les membres de la Fraternité Saint-Pie X installés au prieuré Saint-Louis-Grignion-de-Montfort, à Faye-d’Anjou. Elles « doivent avoir la tête couverte à l’église. Les robes et jupes doivent couvrir les genoux en position assise. » Surtout : « La femme ne doit pas porter un habit d’homme. » Considérée comme la branche la plus intégriste du catholicisme, la fraternité Saint-Pie X entretient des rapports conflictuels avec le Vatican depuis sa création en 1970 par Monseigneur Lefebvre. Selon le site Catholique.org, la Fraternité « s’oppose aux décisions du concile Vatican II. L’opposition porte surtout sur des points de la doctrine : la liberté religieuse, l’œcuménisme, « la notion de tradition », les relations de l’Église et de l’état. Elle célèbre la liturgie selon le rite dit de Saint-Pie X, fruit du concile de Trente et rejette la liturgie de Paul VI qu’elle considère comme hérétique ». Pour les lecteurs.rices athées qui sont étrangers à tout ce vocabulaire chrétien, en résumé la Fraternité rejette les évolutions de la doctrine de l’Église depuis le concile œcuménique du Vatican (appelé Concile Vatican II) qui est considéré par les catholiques comme l’événement le plus marquant de l’histoire de l’Église au XXe siècle. Il symbolise « son ouverture au monde moderne et à la culture contemporaine, prenant en compte les progrès technologiques, l’émancipation des peuples et la sécularisation croissante. » (Source : Wikipédia) La Fraternité Saint-Pie X refuse plusieurs évolutions de la doctrine de l’Église comme se séparer de la messe traditionnelle en latin, accepter la liberté de chacun de choisir sa religion, instaurer un dialogue avec les autres religions et mettre fin au prosélytisme… Le divorce entre la Fraternité et l’Église a lieu le 30 juin 1988 lorsque des évêques sont consacrés sans l’aval du Pape, ce qui entraine l’excommunication de Mgr Lefebvre. Cet acte est interdit par la religion Catholique et représente un acte volontaire de schisme. Malgré le fait que le pape Benoit XVI a levé ces excommunications en 2009, cela n’a pas restauré le lien entre la Fraternité et le Vatican comme l’indique Clémence Houdaille dans son article « Dix ans après la levée des excommunications, où en est la Fraternité Saint-Pie X ?« . Le refus répété d’accepter les engagements du Concile Vatican II rend impossible la reconnaissance de cette Fraternité par l’Église de Rome. Plusieurs témoignages de personnes passées par Saint-Pie X racontent comment le racisme, l’homophobie et l’antisémitisme font partie intégrante de la vie dans cette communauté. Dans l’article « Intégrisme, racisme : J’ai été élevé à la Fraternité Saint-Pie X » du journal L’OBS, on peut lire « Il y avait ce prof de français, prêtre, assez autoritaire, et… raciste lui aussi. Qui aimait humilier un de mes camarades, d’origine africaine. Le pire, c’était le professeur de sport, un ancien militaire, ayant passé vingt ans à l’armée. Un type ouvertement négationniste qui clamait : « Les chambres à gaz n’ont jamais existé tout cela est un mensonge, une pure invention des juifs ». Dans un autre article du journal L’OBS, « L’école de la Fraternité Saint-Pie X : la révolution cette imposture satanique ! », il est écrit : « Ailleurs – un pensionnat près d’Angers – les gamins font l’apologie de la peine de mort dans leurs copies de français. Ils annoncent en histoire que la Révolution est une « imposture d’essence satanique », idéologie néfaste qui est l’essence même de la Déclaration des droits de l’homme’ : « Deux religions s’affrontent : le catholicisme et la religion des droits de l’homme. Reste à s’expliquer comment celle-ci a pu arriver aux horreurs commises par la Révolution et au génocide vendéen. La révolution n’est pas seulement l’auteur du premier génocide des temps moderne, mais elle est aussi responsable de tous les génocides qui suivent’. […] « En éducation civique, on apprend à « reconnaitre la race blanche ». Extrait d’une copie notée 18/20 : ce que je trouve bizarre c’est d’être mélangé à une population multinationale, d’avoir toutes les cultures, sauf la française, car elle disparait. » […] « Ici, l’abbé directeur d’une école en Lorraine rappelle que « le rôle de la femme est d’être un mère et épouse ». Là, on déplore « la perversion du monde moderne ». […] « A la FSSPX, on suit à la lettre le précepte de Saint Paul : « la femme doit avoir sur la tête un signe de soumission ». Pas l’homme, en revanche, car il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. » Si la Fraternité reste à l’écart du « monde moderne » et de l’Église, elle possède néanmoins une chapelle rue Jean Jaures à Angers et sait se rendre visible à de rares occasions comme ce fut le cas lorsqu’elle a ressuscité la Fête-Dieu qui a réuni 600 personnes en 2013 (Source : Ouest France) ou cette année en juin avec le défilé de 300 catholiques pour la huitième procession du Grand Sacre. Les catholiques intégristes se plaisent à Angers !
  • Les catholiques traditionnels se font une place dans une église en plein cœur de la ville d’Angers : Dans l’article de Libération, « Un autel bi-messe à Angers et de la grogne«  écrit par Nicolas de La Casinière, j’ai appris que l’église de Notre Dame des Victoires a dû aménager un autel « bi-messe » afin d’accueillir des catholiques attachés à la forme ancienne du rite, appelée « tridentine », c’est à dire avec le curé qui tourne le dos aux fidèles pour certains passages de l’office. Cette décision de l’évêque de l’époque, Mgr Brugués, n’a pas fait l’unanimité au sein des paroissiens. Pour Monique de Lirzin « Après l’élection de Benoit XVI, qui a choqué bien des chrétiens, ce choix exacerbe nos inquiétudes sur le repli de l’Église vers ceux qui prônent une certaine rigidité et le refus de l’œcuménisme. Nos réticences de paroissiens de base ont été niées. Nous ne sommes plus des moutons ! Mgr Brugués a manqué de sagesse, même si c’est difficile de dire ça d’un évêque ». Si le pape François a posé des conditions très restrictives pour l’usage du rite tridentin (messe en latin), ceci n’a pas découragé certains fidèles de la pratiquer (Source : Le Figaro). Selon une source qui connait bien cette église, il est probable que des personnes qui côtoient Notre Dame des Victoires soient proches de la fraternité Saint-Pie X. Cette église, située place Imbach en plein cœur du centre-ville d’Angers, a été mise sur le devant de la scène médiatique à la suite d’un incident violent lors de la manifestation du 1 er mai. L’Union syndicale solidaire du Maine-et-Loire dénonce l’attaque d’une quinzaine de militants d’extrême droite. Selon ce syndicat : « une première provocation a eu lieu au début de la manifestation à 11h. Les marches de l’Église Notre-Dame-des Victoires située sur cette même place Imbach (lieu de départ du défilé) étaient alors occupées par les « noms de l’extrême droite locale ». Une heure plus tard, au retour de la manifestation sur la place Imbach, les militants d’extrême droite, toujours présents, ont chargé le cortège avec à leur tête, selon Solidaires, le porte-parole de l’Alvarium, un groupuscule local dissous en novembre par Darmanin ». Sur cet incident, la presse identitaire et nationaliste dénonce quant à elle une attaque de l’extrême gauche contre ce que représente Notre-Dames-des Victoires. Valeurs Actuelles titrait « Église attaquée à Angers : retour sur une affaire de Christianophobie passée inaperçue dans les médias » ; Breizh-info « Christianophobie à Angers. Les Antifas dégradent une Église, la police interpelle… un fidèle catholique » ; FDS (Français de souche) « Angers : l’église Notre-Dame-des Victoires prise pour cible par des militants d’extrême gauche » ; Le Salon beige « Les syndicalistes saccagent l’entrée de l’église Notre-Dame-des Victoires à Angers ». Le journal La Croix, dans son article « A Angers, heurts devant une église en marge d’une manifestation du 1er mai », insiste sur un « concours de circonstances » qui a amené à des jets d’œufs et de peinture sur certains paroissiens. « Ces incidents relèveraient de provocations entre militants d’extrême gauche de tendance « antifas » et militants d’extrême droite. » Comme vous pouvez le constater, il n’est pas évident de se faire son avis tant cet incident est exploité par différents camps pour raconter un récit différent. J’ai donc pris contact avec Julien Collinet, journaliste angevin présent lors de cette manifestation du premier mai, afin de recueillir son témoignage. Voici sa version des faits : « La tête de cortège menée par la CGT est passée devant l’église (NDV), trois personnes dont Jean-Eudes Gannat de l’Alvarium étaient postés sur le parvis de l’église. Des insultes et des doigts d’honneur ont fusé en direction du cortège. Les antifas ont alors protesté quand ils les ont aperçus. Des chants ont été scandés et des projectiles jetés en direction de l’église. Des militants identitaires ont alors déboulé dans une rue adjacente avec l’intention d’en découdre, mais ils ont rapidement été repoussé par la Police. Et à la fin de la manif ils sont revenus et ont attaqué la tête de cortège. Il y a eu des coups échangés et la police a utilisé des gazs lacrymogènes pour disperser la foule. » À la suite de ce témoignage, je suis allé faire un tour sur le compte Instagram de ce militant dénommé Jean-Eudes Gannat afin de trouver une publication à la date de l’incident. Sans surprise, je suis rapidement tombé sur une publication contenant photos/vidéos accompagnés d’un texte datant du 01/05/2022 : « Aujourd’hui l’extrême gauche manifeste contre le capitalisme (après avoir voté Macron). À Angers, sans qu’il n’y ait d’interpellation, ils s’en sont pris à des paroissiens et ont dégradé l’intérieur et l’extérieur de l’église. Revenus une heure plus tard, masqués derrière une banderole christianophobe, il a fallu que des paroissiens chargent pour protéger l’église et les familles et jeunes enfants présents à l’intérieur. La police a procédé à une interpellation côté agressé, pas agresseur ». La question que je me pose après la lecture de ce texte est « Que faisait Jean-Eudes Gannat le 1er mai place Imbach devant Notre-Dame-des Victoires ? » Au vu de ses positions politiques sur son compte Instagram, je doute qu’il était venu pour participer à la manifestation. Il reste trois autres possibilités : il était venu à la messe puis a été l’agressé, ou alors il était venu pour créer un incident, ou bien encore c’est une pure coïncidence puisqu’il est tombé par hasard sur le cortège en vacant à ses occupations. Avant de vous laisser méditer pour vous forger votre propre opinion sur les raisons de la présence de Jean-Eudes Gannat lors de ces affrontements, je vous propose cet extrait du journal La Croix dans l’article que j’ai utilisé précédemment : « Présent parmi les paroissiens, Jean-Eudes Gannat, fondateur du groupuscule identitaire Alvarium, raconte pour sa part avoir « chargé » contre les manifestants pour protéger l’église, face à « 200 personnes cagoulées », alors qu’il n’y avait plus que deux policiers ». J’avoue que je n’avais pas envisagé l’hypothèse du militant d’extrême droite devenu sauveur et protecteur des paroissien.ne.s catholiques contre des manifestant.e.s de gauche. On pourrait presque réaliser un film !
  • Angers, bastion de La Manif pour tous, des mouvements « pro vies » et des militants anti PMA : Articles parus dans le journal Ouest France : « Angers. Le retour de la manif pour tous réveille les sentiments extrêmes  » : « la ville d’Angers est aussi une enclave de la « Manif pour Tous » qui revient manifester ce samedi ». « PMA pour toutes. À Angers la « Manif pour Tous » donne de la voix » « Angers : 950 manifestants protestent contre la loi de bioéthique » : « Brandissant le slogan : « Liberté, égalité, paternité », près de 950 manifestants se sont réunis place de la Visitation à Angers à l’appel de « Marchons enfants » et avec le soutien de la « Manif pour Tous », AFCatholiques et Alliance Vita ». Des manifestations en soutien à l’IVG ont-elles été perturbées par des militants d’extrême droite du RED. Dans l’article du journal Ouest France, « L’extrême droite perturbe la manifestation en soutien à l’IVG à Angers, deux personnes interpellées », il est relaté « qu’alors que le rassemblement se déroulait de manière festive et sous surveillance de la police, une dizaine de personnes est arrivée derrière une banderole où il était inscrit « Avortement de masse = solution finale » et signée du Rassemblement des étudiants de droite (RED), un mouvement d’extrême droite proche de l’Alvarium ». Pour ceux qui penseraient que La Manif pour Tous appartient au passé, je vous suggère d’écouter le podcast de RCF « J’y crois encore. Toute idéologie à une fin«  avec Ludovine de la Rochère présidente de La Manif pour Tous enregistré sur RCF Anjou le 18/05/2022 dans les locaux d’Angers. En visite dans les mouvements locaux de son mouvement, elle a déclaré des informations qui me paraissent « préoccupantes » sur la situation de la Manif pour Tous. En effet, elle a déclaré « La Manif pour Tous est plus active que jamais, nous avons des équipes partout en France et effectivement les manifestations d’avant le virus on les a tous en tête et pourtant c’est la partie émergé de l’iceberg. La Manif pour Tous c’est d’abord un travail de formation, de pédagogie, de présence sur les réseaux sociaux, avec les journalistes c’est très important ! Et c’est presque tous les jours des rendez-vous avec des politiques locaux, nationaux et puis avec des institutionnels dans toutes sortes d’organisations qui ont une importance en terme de prise de décision. » Quand le journaliste de RCF lui demande « Vous êtes devenu plutôt un lobby ? », Ludovine de la Rochère répond « Si nécessaire nous sommes toujours prêts à redescendre dans la rue. » […] « Il y a surtout toutes ces actions dans un contexte de déconstruction anthropologiques, humaines, sociétales, nous devons porter cette parole d’explication, de dénonciation de ce qui est en cours. » […] « Nous ne sommes pas dans une question d’entrisme. Ce que je veux dire c’est qu’il y a un très gros travail de souterrain, un travail discret et qui se fait lentement et surement, patiemment et pour ma part je pense qu’il faut agir face à l’urgence des revendications progressistes. » […] « (La Manif pour Tous) j’y crois encore car toutes les idéologies ont une fin » (en parlant de « la théorie du genre »).
  • La fameuse « banane » adressée à Christiane Taubira est d’origine Angevine : Je ne suis pas en mesure de vous dire si elle était bio, mais elle est en revanche d’origine très locale ! Dans l’article « Christiane Taubira : « Une banane pour la guenon », des insultes entendues à Angers » publié sur L’internaute, il est écrit que « ces mots sont ceux prononcés par des enfants amenés par des parents se revendiquant de la « Manif pour Tous ». Lors d’un déplacement de la ministre de la Justice à Angers, dimanche 27 octobre, des insultes à caractère raciste ont été entendues par plusieurs journalistes d’AngersMag sur place. Ceux-ci ont constaté que les invectives étaient proférées par des enfants qui criaient « C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon ! » ou encore « Taubira casse-toi, Taubira tu sens mauvais ! »
  • Les affiches montrant des hommes qui s’aiment n’ont pas leur place à Angers ! : Dans son article, « Affiches contre le VIH, pas dans les rues d’Angers et Aulnay-sous-bois !«  publié dans l’OBS, la journaliste Agathe Ranc explique que ces affiches ont été déployées par le ministère de la santé pour lutter contre le VIH à destination des hommes ayant des rapports avec des hommes. Elles indiquaient le site SexeSafe.fr qui est un établissement public sous tutelle du ministère de la Santé. Les images représentaient des hommes « enlacés et les slogans « s’aimer, s’éclater, s’oublier », « avec un amant, un ami, un inconnu », « coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir ». Il a suffi de deux hommes dans les bras pour que les mouvements catholiques proches de La Manif pour Tous s’activent et demandent le retrait de ces affiches. « Gros remous chez Civitas, l’Alliance Vita, la Manif pour Tous et dans le salon de Christine Boutin à la découverte de l’affiche ». […] « Tugdual Derville, délégué général de l’Alliance Vita, une association anti-mariage pour tous, y est allé de son commentaire : « Merci au gouvernement pour ces pubs infligés aux enfants. » Dans la suite de l’article on apprend que le maire de l’époque, Christophe Béchu actuel ministre de la transition écologique, a demandé de retirer les affiches près des écoles en invoquant « la protection de l’enfance ». Selon son adjointe en charge de la famille et de la petite enfance « il y a beaucoup de remontées de parents incapables de parler avec leurs enfants de ce qu’ils ont vu sur l’affiche », et se défend d’une quelconque « logique homophobe ».
  • Des Angevins se mobilisent contre les viennoiseries d’une boulangerie en forme d’organes sexuels : Vous trouvez ce fait divers marrant ? Moi aussi ! Pour autant, il est révélateur du climat intolérant qui règne dans cette ville. Dans le média Midi Libre, l’article « Une pétition a été lancée pour protéger les enfants de la pornographie » raconte que l’initiative est partie d’un père de famille qui déclarait au sujet de la boulangerie incriminée « Ils ne vendent pas n’importe quoi. Les clients repartent quand même dans la rue un pénis à la main. » Les propriétaires de la Quéqueterie se défendent en avançant que rien de ce qui se vend à l’intérieur n’est visible à l’extérieur. Mais le père de famille a obtenu de la part de la mairie une vigilance particulière grâce notamment à sa pétition qui a obtenu pas loin de 1000 signatures. Si ce fait divers prête à sourire, le suivant beaucoup moins…
  • Un groupuscule se revendiquant catholique et d’extrême droite installe son local en plein centre-ville d’Angers : Il est impossible de vivre à Angers sans avoir entendu parler de l’Alvarium ou au moins connaître leur logo en forme d’abeille. J’ai déjà mentionné leur nom lors du paragraphe sur l’incident autour de l’église Notre-Dame-des Victoires. Ce groupuscule se définit sur son site internet comme « aux confluents des doctrines nationalistes et du catholicisme social, composé de jeunes gens désireux d’aider leurs compatriotes délaissés volontairement par les pouvoirs publics, les médias et les associations, ne s’occupant que des clandestins ». La vitrine de ce groupe est basée sur l’aide aux plus démunis (tant qu’ils sont français), la défense du patrimoine et la redécouverte de la culture locale. Cependant, comme l’indique le journal 20 minutes, « plusieurs de ses membres militants d’extrême droite, ont été condamnés « pour des faits de violences » […] « Depuis plus de deux ans ce groupuscule fait parler de lui de manière épisodique. Cette association empoisonne la vie des Angevins » a jouté Christophe Béchu, énumérant « des actes violents » et des faits divers qui ont défrayé la chronique et qui avaient en commun la haine de l’autre. » « Angers : violente bagarre près du local identitaire Alvarium, trois blessés », 20 minutes. Dissout par Gérald Darmanin l’année dernière, les membres de l’Alvarium sont toujours très actifs dans les mouvements militants identitaires comme le RED. Son porte-parole n’est autre que Jean-Eudes Gannat que nous avons déjà présenté brièvement précédemment. Il se définit comme ayant été « élevé dans la religion catholique et l’amour de la France. » Le Réseau Angevin Antifasciste a mis en lumière le lourd passif de la famille Gannat et plus spécifiquement celui du père, Paul Gannat. « Entrepreneur au Mans mais résident en Mayenne, Pascal Gannat possède un long passé dans les sphères fachos. D’abord militant du néofasciste Parti des forces nouvelles puis du Front National, il a notamment été le chef de cabinet de Jean Marie Le Pen de 1988 à 1992, puis le conseiller régional et municipal dans le nord de la France. Il a été président du FN 72 entre 2015 et 2017. » […] « Il est élu à l’assemblée régionale. » […] « Mais il ne restera pas longtemps puisqu’il est poussé à la démission en 2917 par Marine Le Pen elle-même. » L’un de ses fils, frère de Jean-Eudes, a quant à lui fait l’objet d’un article dans le journal Le Monde pour des faits de racisme et de violence à Angers. (Article « Dans le grand Ouest les idées haineuses de militants d’extrême droite ».) Une famille pleinement ancrée dans le message d’amour et d’accueil inconditionnel du Christ ! Toujours dans l’article du Réseau Angevins Antifasciste, on apprend que Jean-Eudes Gannat est actif auprès de l’association SOS chrétien d’Orient avec laquelle il se serait rendu en Irak et aussi en Syrie en décembre 2013. Je rappelle au passage que cette association est visée par une enquête pour complicité de crimes de guerre pour ses liens supposés avec des milices syriennes. Mais SOS chrétien d’Orient n’est pas la seule association catholique que fréquente « l’humaniste » Jean-Eudes Gannat. En effet, j’ai rapidement pu identifier qu’il entretient des liens étroits avec l’association SOS calvaires, soutenue financièrement par Valeurs Actuelles, avec laquelle il a participé à la pose d’un calvaire du Christ le 6 février 2021 comme le démontre la photo à cette date sur sa page Instagram. En regardant les différentes publications de sa page, une photo a attiré mon attention. On y voit Jean-Eudes habillé « chiquement » pour un évènement du média très à droite La Hallebarde avec à ses côtés… un prêtre ! Mais pas n’importe quel prêtre : l’abbé Matthieu Raffray, influenceur aux 21k abonnés sur Instagram, professeur de philosophie et de théologie, il n’hésite pas à s’exposer sur ses réseaux avec des armes ou avec des militants d’extrême droite (et parfois les deux !) comme Baptiste Marchais ou encore Papacito ! Il prône comme slogan « bagarre, bagarre, prière ! ». Le média Street press lui a consacré une partie de son article « Les nouveaux croisés de l’extrême droite » et le surnomme « l’abbé bagarre ». Il est relaté que ce prêtre « voit dans le « Z » le meilleur candidat pour 2022″ ou encore que « Soral est un mec solide qui a compris l’empire (la périphrase de Soral pour la prétendue mainmise des Juifs) grâce à qui pas mal de gens ont retrouvé l’amour de la France ». Il appelle également ses fidèles à prendre les armes pour partir en croisade. On retrouve, comme membre de sa croisade « idéologique », le Youtuber Valek (considéré par Street Press comme le précurseur de la nouvelle vague de la fachosphère) ou Thaïs d’Escufon, porte-parole de Génération Identitaire. Sur sa page Instagram, j’ai pu trouver quelques réponses à une FAQ qu’il a proposé à ses abonnés qui méritent d’être lues :

Le lien étroit entre politique et religion catholique à Angers et plus largement en Pays de la Loire

Maintenant que le cadre intégriste religieux est posé, intéressons-nous au lien entre religion catholique et certains politiques à Angers. En effet, vous allez pouvoir constater qu’il y a à Angers, et plus globalement en Pays de la Loire, une collision entre intérêts privés catholiques et les pouvoirs publics, ce qui m’interpellent dans un pays où depuis quelques années la laïcité est portée en étendard par certains pour lutter contre un islam qui serait « prosélyte et politique ». Mais je ne suis pas dupe sur cette laïcité à géométrie variable. Ceux et celles qui s’insurgent contre le port du voile dans l’espace public au nom de la laïcité, sont les mêmes qui manifestent contre le déboulonnage de statut catholiques dans les rues en dénonçant « une idéologie wokiste, de la cancel culture » « sous couvert de laïcité, de laïcisme un anticléricalisme haineux et sans limite ! » (Source : le compte Instagram du collectif Pas touche à ma statue). En résumé, la laïcité « iels sont pour ! » tant que ça ne s’applique qu’aux autres religions…

  • Christophe Béchu, ex-maire d’Angers et actuel ministre de la transition écologique, avait voté contre le mariage pour tous : J’ai choisi de commencer ce paragraphe par deux extraits issus d’articles parus dans le média Famille Chrétienne et qui dresse un portrait très pieu du nouveau ministre de l’Ecologie. Ils permettent de mieux comprendre l’importance de la religion pour celui qui a été maire d’Angers pendant 8 ans. « Christohe Béchu : l’homme pressé« , publié le 24/02/2010 sur le site Famille Chrétienne :  » De fait, Christophe Béchu a effectué un parcours éclair. Le jour de ses 21 ans, le 11 juin 1995, il est élu au conseil municipal ‘Avrillé, dans la banlieue d’Angers, sa ville natale. Aux côtés du député-maire Marc Laffineur, un habitué du pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, il apprend l’exercice des responsabilités locales. »[…] « Ce fils de médecins angevins, héritier du catholicisme social et européen qui irrigua longtemps le grand ouest (son premier bulletin de vote fut pour dire « oui » à Maastricht en 1992), voit dans la politique le moyen d’appréhender « la diversité humaine en fréquentant aussi bien le chef d’entreprise que le chômeur. » S’il se reconnait dans le « volontarisme » de Nicolas Sarkozy, il connait la hiérarchie de ses valeurs. Catholique pratiquant, fils d’un diacre permanent à la paroisse Saint-Joseph d’Angers, il assume pleinement sa foi tout en s’interdisant d’en faire un « argument électoral. » […] « Sans attendre les résultats des régionales, la rumeur en fait déjà un futur ministre ». « Témoignage : ce que le scoutisme leur a apporté« , publié le 28/10/2013 sur le site Famille Chrétienne : « J’ai été scout à Angers, de 10 à 18 ans. Louveteau, scout, routier. J’en garde un excellent souvenir. C’est une école de la vie ! » […] « Dans ma vie professionnelle, j’ai eu des responsabilités très tôt. Le scoutisme m’y a-t-il poussé ? Je ne sais pas. Mais ça m’y a préparé, certainement. Cela m’a donné le goût d’une certaine ambition, au sens de dépassement de soi. Cela m’a incité à viser plus haut. » […] « Je pense toujours à ma promesse scoute. J’y pense d’autant plus que mes trois enfants sont scouts et guide, et que ma femme est passée par là aussi. Je n’ai pas cessé d’être scout après mes 18 ans… » Christophe Béchu explique qu’il n’a jamais cessé d’être scout et qu’il pense toujours à sa promesse. Mais quelle est cette promesse des scouts d’Europe ? Lien vers la promesse Son amour pour la foi catholique se retrouve également dans ses choix de bâtiments pour effectuer ses missions politiques. En effet, comme nous l’apprend le journal Libération dans son article du 21 janvier 2014, « À Angers, le conseil général du Maine-et-Loire a réquisitionné l’ancienne abbaye des bénédictins. Son président, Christophe Béchu, occupe les appartements du père abbé. » Un symbole fort de laïcité ! Sa nomination, au poste de ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, dans le gouvernement d’Elisabeth Borne le 20 mai 2022, en a surpris plus d’un. D’une part pour son manque d’expérience et d’engagement dans ce domaine mais d’autre part pour sa lutte contre la légalisation du mariage homosexuel, lors du passage de la loi Taubira, malgré la volonté affichée du gouvernement de faire de la lutte contre l’homophobie une priorité. Il avait signé en 2012 une tribune dans le magazine très à droite Valeurs Actuelles en compagnie de 36 autres députés dont Gérald Darmanin, Bruno Retailleau (proche de Philippe de Villiers) ou encore Jean-Frédéric Poisson (soutien d’Eric Zemmour à la dernière élection présidentielle). Ils protestaient contre ce qu’ils appelaient « la dénaturation du mariage ». Selon ces signataires « il y a là un enjeu essentiel pour les générations futures. À l’heure des questionnements adolescents, un tel brouillage des repères originels risque de blesser bien des identités. » […] « Il serait en effet paradoxal que le mariage pour tous ne soit pas l’affaire de tous ! » Dans l’article du journal Libération « Le gouvernement Borne est-il homophobe ?«  (publié le 25 mai 2022), on apprend qu’en 2013, Christophe Béchu alors sénateur du Maine-et-Loire avait pris la parole dans l’hémicycle pour faire valoir son opposition au projet de loi : « Certains [le] défendent en étant persuadés qu’il représente un progrès de civilisation. Souffrez que, pour notre part, nous ayons la conviction que non seulement ce n’est pas le cas, mais que ce texte menace l’équilibre de notre société. » […] « Il assurait n’avoir célébré qu’un mariage gay en trois ans, en précisant « au CHU, dans des circonstances exceptionnelles. » Interrogé par BFMTV à ce sujet, il s’est défendu en affirmant « qu’il y a des raccourcis qui ne sont pas souhaitables, de la même manière que de dire que tous ceux qui à un moment, ont voté contre ces textes étaient homophobes, c’est faire là aussi un raccourci. » Le Huffington Post a publié une intervention de Christophe Béchu au sénat, datant du 05/04/2013 lors d’un échange sur la proposition de loi pour le mariage homosexuel, dans lequel il déclarait « Ce mot d’égalité, vous lui faites dire quelque chose qu’il ne veut pas en dire en principe et en droit. L’égalité n’a jamais été à aucun moment de notre histoire juridique. Le fait de traiter tout le monde de la même manière. L’égalité, c’est le fait de traiter de manière identique ceux qui sont dans des situations identiques. » Une vision toute particulière de l’égalité ! Dans son article « Christophe Béchu, l’avide d’Angers« , le journal Libération lui pose la question suivante « Est-il bien de droite ? ». Et voici sa réponse et la suite de l’article : « Absolument », répond sans hésiter ce catholique pratiquant, éduqué chez les traditionnalistes scouts d’Europe, très apprécié par son voisin vendéen Philippe de Villiers. Il s’est distingué en 2013 par son engagement contre le mariage homo. Ses adversaires de gauche soulignent que c’est Brice Hortefeux qui l’a décoré de l’Ordre du mérite. Vu d’Angers, une faute de goût. » Pour ceux.celles d’entre vous qui ne sont pas à l’aise avec les personnalités politiques et leurs convictions, Brice Hortefeux a été ministre sous Nicolas Sarkozy et mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale » puis « pour association de malfaiteurs » dans le cadre des financements libyens. Quant à Phillipe de Villiers, j’en reparlerai dans un autre article mais je peux déjà vous dire qu’il a été le grand soutien d’Eric Zemmour aux élections présidentielles de 2022. Dans le journal Le Nouvel OBS, « Plante en plastique et « smart city » : quel bilan à Angers pour le nouveau ministre de la transition écologique » publié le 5 juillet 2022, le chercheur Albin Wagener déclare « Ainsi Christophe Béchu, qui a soutenu François Fillon avant les fameuses affaires, s’est opposé au mariage pour tous, a censuré une campagne de prévention pour le VIH afin de ne pas choquer les ultraconservateurs catholiques angevins, est longtemps resté silencieux concernant l’impunité dont bénéficiait le groupuscule d’extrême droite angevine qui occupait l’Alvarium (jusqu’à ce que Gérald Darmanin s’en occupe), et a soutenu l’implantation d’une école catholique ultraconservatrice dans un quartier sensible… » Tiens tiens… voilà une information intéressante pour la suite de mon article !
  • « Prenez le Gouvernail et virez de bord, à droite toute ! » : Pour ce paragraphe, j’ai utilisé le 7ème numéro du journal local angevin La Topette et leur article « Ecole Hors contrat à Angers : un parfum de conflit d’intérêts ». Le Gouvernail est une école primaire hors contrat installée dans le quartier de la Roseraie à Angers. Elle appartient au réseau Espérance Banlieue qui, comme l’indique La Topette, « traine derrière lui une réputation sulfureuse, ses opposants dénonçant un enseignement pour le moins rigoriste. » […] « Cette école utilise des méthodes pédagogiques traditionnalistes et passéistes explique Florence Prudhomme au nom de plusieurs associations et syndicats d’enseignants réunis depuis peu en collectif pour dénoncer le financement public de cet établissement. » Si cet établissement a pu obtenir des fonds publics, c’est en partie grâce à certains de ses fondateurs qui font partie des personnalités qui gravitent autour de Christophe Béchu : « les conseillers municipaux Grégoire Lainé et Anne-Marie Potot et l’adjoint Roch Brancour.  » […] « Précisons par ailleurs que Michele Moreau, ancienne première adjointe de Christophe Béchu, siège aujourd’hui au conseil d’administration du Gouvernail. » Je ne vais pas reprendre l’ensemble des éléments de cet article qui démontre que de l’argent public sert à financer des écoles hors contrat mais je vous conseille de vous le procurer. Prétextant lutter contre le décrochage scolaire des jeunes de quartiers sensibles, Le Gouvernail cache en réalité un projet idéologique : « Chaque lundi matin, les élèves de l’établissement procèdent à une levée de drapeau en entonnant la marseillaise. » […] « Le directeur actuel, « Guilhem d’Abbadie d’Arrast, a été sous-officier avant de s’orienter dans la protection de l’enfance. Ce dernier a également été candidat Front National lors des élections départementales en Dordogne en 2015. » […] « Cette étiquette conservatrice tient également beaucoup à la personnalité du fondateur du réseau Eric Mestrallet. Celui-ci s’est en effet associé en 2007 à une énarque, Anne Coffinier, présentée par Le Monde comme « une égérie de la Manif pour tous », pour lancer la Fondation pour l’école (FPE), une coupole hébergeant de multiples écoles hors contrat. La FPE s’est fait remarquer pour ses liens avec certaines officines comme la Fondation Jérôme-Lejeune, une association anti-avortement, ou Ichtus, réputée proche de l’Opus Dei et fondée par des héritiers du pétainiste Jean Ousset. » Je tiens à m’arrêter quelques minutes sur le profil de Roch Brancour qui a été pendant plusieurs année l’adjoint de Christphe Béchu à la mairie d’Angers. L’envers du décor du Gouvernail en dit long sur les réelles motivations de ces catholiques rigoristes qui déclarent souhaiter aider ces jeunes des quartiers populaires. J’émets l’hypothèse que l’objectif des fondateurs n’est peut-être pas tant de leur donner un accès à l’éducation afin de leur permettre de s’intégrer dans la société mais plutôt de faire en sorte qu’ils s’assimilent, qu’ils deviennent « Français » selon les critères des fondateurs de l’école. Lorsque je fréquentais les milieux traditionnels catholiques, il n’était pas rare d’entendre que les quartiers défavorisés étaient des terres de mission, des terres d’évangélisation. Entre apporter la bonne nouvelle et faire du prosélytisme, il n’y a malheureusement qu’un pas !
  • « Pas d’islam en Anjou », la construction d’une mosquée accueillie par des têtes de cochon. Un fonctionnaire de la mairie au cœur de cet incident ! : Le 8 avril 2011, alors que le conseil municipal était en séance, des jeunes opposés à la construction de la future mosquée à Angers dans le quartier des Hauts-de-Saint-Aubin ont fait irruption portant des masques de cochon en criant « Pas un sou pour la mosquée ! ». Sur l’un des tracts qu’ils ont distribués, il était écrit « Cette opération de séduction de l’électorat musulman ne doit pas se faire dans le dos des Angevins. Angers n’est pas une terre de l’Islam, et cette construction est contraire au principe de la laïcité ne relevant pas des compétences d’un maire qui n’a pas à se mêler des affaires internes d’une communauté. » (Source : Le Courrier de l’Ouest) Dans l’article « Angers : le fonctionnaire au masque de cochon sanctionné ? » du journal Le Parisien (publié le 29 janvier 2017 par Guillaume Frouin), nous apprenons que « Benoît Couëtoux du Tertre, agent de la préfecture du Maine-et-Loire, a comparu avant-hier devant la cour administrative d’appel de Nantes. Depuis plus de cinq ans, il est en guerre avec l’Etat. La raison ? Proche du Bloc identitaire, accompagné d’une poignée d’amis, il avait perturbé le conseil municipal d’Angers en avril 2011.  » Concernant les actions pour son action, le journal Ouest France indique qu’en « Janvier 2012, il avait été condamné, devant le tribunal correctionnel, à 1500 euros d’amende à 1 euro de dommages et intérêts à la ville d’Angers pour entrave au déroulement des débats d’une collectivité territoriale. Avant d’être relaxé, six mois plus tard, par les magistrats de la cour d’appel, considérant que le délit d’entrave ne pouvait pas être retenu. » […] En 2017, « la cour administrative d’appel de Nantes a confirmé la sanction à son encontre. Benoît Couëtoux du Tertre, un agent de la préfecture du Maine-et-Loire et leader local du Bloc identitaire (présenté comme le parti politique de la défense des identités locales, nationales et européennes), demandait l’annulation de son déplacement d’office à titre disciplinaire à la sous-préfecture de Segré, à environ 40 km, ordonné le 26 octobre 2012 par le ministre de l’Intérieur d’alors, Manuel Valls. Considérant que cette sanction était proportionnée, la cour administrative d’appel de Nantes a rejeté la requête du fonctionnaire comme l’avait fait en première instance le tribunal administratif de Nantes en 2015. » Or, selon le Réseau Angevin Antifasciste, cet incident ne marque pas la fin des activités de militants de M. Couëtoux. En effet, dans leur article du 15 décembre 2020 « Angers : Benoît Couëtoux du Tertre et l’Institut Iliade », j’ai pu lire que « il va localement se tenir à carreaux et faire preuve d’une grande discrétion. Pour autant, ce n’est certainement pas la fin de son engagement. En 2013, Dominique Venner, un des idéologues de l’extrême droite se donne la mort par arme à feu devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame. Dans ses volontés exposées peu avant à certains de ses amis, il désirait qu’ils fondent un institut qui deviendra Iliade. Iliade, « institut pour la longue mémoire européenne » peut-être présenté par lui-même tant sa visée est explicitement raciste : « L’institut Iliade accompagne tous ceux qui refusent le Grand Effacement, matrice du Grand Remplacement. » Pour ce faire, il organise notamment un colloque annuel qui, autour d’une thématique, voit se succéder à la tribune toute la crème de l’extrême droite la plus dure : Alain de Benoist, Renaud Camus, Jean-Yves Le Gallou, Charlottes d’Ornellas. » Je me suis rendu sur le site internet de cet institut Iliade, la liste des participants aux colloques est effrayante. Mais ce qui a attiré mon attention c’est le nom du secrétaire général de l’Institut Iliade qui n’est autre que Benoît Couëtoux. Je tiens également à préciser que, à la suite à son intrusion avec un masque de cochon pour crier sa haine de l’Islam, Benoît Couëtoux est passé en procès pour un simple « délit d’entrave », la qualification raciste n’ayant pas été retenue par le Parquet (Source : RAAF). La question que je me pose après la lecture de cet incident, c’est jusqu’à quand la haine des musulmans va rester impunie ? L’histoire nous a déjà démontré que les persécutions commencent toujours par la désignation d’une minorité comme bouc émissaire. Nous devons réagir, l’Église doit réagir, la société tout entière réagir ! La banalisation de l’inacceptable doit prendre fin dès maintenant. À tous mes frères et toutes mes sœurs musulman.e.s, je profite de cet article pour vous dire que je me battrai sans relâche afin de lutter contre les idéologies nationalistes et conservatrices catholiques qui tentent par tous les moyens de faire de vous les responsables de leurs propres souffrances. Je fais le rêve que l’Église assume le message du Christ et condamne fermement ces idéologies mortifères qui se répandent au cœur même de son institution et parmi ses fidèles. Je prie pour cela ! « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Luc 23:24)

Voici une présentation non exhaustive des incidents qui illustrent la situation à Angers où, comme vous avez pu le constater, le catholicisme conservateur et l’extrême droite parviennent à trouver des terrains d’entente contre leurs ennemis communs avec la bénédiction de certains hommes et femmes politiques angevin.e.s. Ce qui est considéré comme du prosélytisme dans le reste de la France, ne l’est pas à Angers.

Malgré le fait qu’Angers figure une nouvelle fois en première place du classement des « Villes et Villages où il fait bon vivre » selon le palmarès 2023 qui vient tout juste d’être publié, vous savez désormais que derrière son apparence paisible et calme, se cache en réalité un terreau fertile à l’intégrisme catholique et aux idéologies politiques réactionnaires.


Dans le prochain épisode de cette série, je vous propose d’analyser la situation d’une institution bien connue des Angevins et ses liens avec une communauté religieuse réactionnaire et conservatrice.

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