Pourquoi j’ai l’intime conviction que la réforme des retraites sera finalement retirée ?

Plusieurs raisons me poussent à croire que cette réforme impopulaire pourrait ne pas rester très longtemps effective.


La motion de censure

Dans un premier temps, même si la probabilité est faible, il n’est pas impossible que la motion de censure déposée par le groupe centriste LIOT recueille une majorité absolue de votes à l’Assemblée nationale. En effet, si nous comptabilisons l’ensemble des député.e.s appartenant à des groupes parlementaires favorables à cette motion (NUPES + RN + LIOT) et les non apparenté.e.s susceptibles de la voter, nous arrivons à 259. Il en manque 28, et tous les regards se tournent alors vers les Républicains.

Si le président des Républicains Eric Ciotti a affirmé que son groupe ne voterait pas cette motion, certains députés parmi les LR ont déjà laissé entendre qu’ils pourraient voter en faveur de la censure. C’est le cas d’Aurélien Pradié, Ian Boucard, Maxime Minot ou encore Pierre Cordier selon le média Midi Libre.

« Les Républicains n’ont pas à devenir la béquille de la Macronie et à sauver le gouvernement »

Aurélien Pradié

Il en faudrait 24 de plus pour que la motion passe. Les dissensions internes aux LR et la pression exercée par la rue ce week-end peuvent-elles faire pencher le vote en faveur de la motion ?

Pour terminer sur cette motion de censure, il existe également des député.e.s de la majorité en désaccord avec les décisions et la manière font le gouvernement a mené sa réforme des retraites. De là à voter une censure pour renverser le gouvernement, il y a un monde. Mais ce monde existe !


La saisie du Conseil constitutionnel

La NUPES travaille sur une saisie du Conseil constitutionnel qui rendrait cette réforme inconstitutionnelle. Pour information, le 21 février le Conseil d’Etat a de son côté la sonnette d’alarme sur les limites constitutionnelles de l’adoption de ce texte. En cause notamment des débats écourtés par l’exécutif avec l’utilisation de l’article 47-1 afin de raccourcir le temps des débats à l’Assemblée avant de déclencher le 33-3 au Sénat afin de contraindre les sénateurs à se prononcer sur un vote unique pour l’ensemble du texte, et enfin le fameux 49-3 pour passer en force la réforme sans vote à l’Assemblée.

Le Conseil constitutionnel devra rendre sa réponse dans un délai d’un mois.

MAIS ATTENTION : le Conseil constitutionnel est accusé d’avoir une attitude très favorable vis-à-vis du gouvernement selon la juriste Lauréline Fontaine sur Mediapart.


Le référendum d’initiative partagée

En parallèle de la saisie de ce Conseil, la NUPES a déposé un référendum d’initiative partagée (RIP), cosigné par 252 parlementaires, auprès de la présidente de l’Assemblée nationale. Si tout est en ordre dans le texte, la NUPES aura 9 mois pour recueillir les votes, sur un site dédié, de 4,7 millions de Français.es qui seraient en faveur de l’organisation d’un référendum.

À ce jour, aucun RIP n’a pu arriver jusqu’au référendum !

Mais avec deux tiers des Français.es qui soutiennent le mouvement d’opposition, 93% des actifs contre la réforme, des millions de personnes dans les rues, n’y a-t-il pas 4,7 millions de personnes disposées à voter ce RIP ?

Si le référendum est finalement organisé et que l’issue du vote est favorable, la reforme est annulée !

Dans tous les cas durant l’ensemble de la procédure qui durera 9 mois, la réforme des retraites de ne pourra pas être mise en œuvre dans l’attente de l’issue du RIP.

« Cela peut être un bon moyen de bloquer la loi. Le RIP (référendum d’initiative partagée) c’est très compliqué parce qu’il faut quatre millions de voix et c’est très difficile de les avoir. Mais j’espère que bien avant nous en auront fini avec cette loi. »

Eric Coquerel

Le retour à la raison du président

Dernier cas de figure : si la réforme n’est pas annulée demain ou dans les semaines qui viennent, la radicalisation de la rue et les grèves dans les secteurs clés pourraient pousser Emmanuel Macron à retirer lui même sa réforme par peur de voir ressurgir un mouvement similaire aux Gilets jaunes.

La pression pourrait également venir du patronnât, si cher au président, face aux pertes économiques des grèves.


Conclusion

Tout est encore possible !

Nous avons le pouvoir de faire tomber cette réforme injuste et injustifiée tout en déstabilisant le gouvernement dans sa vision néolibérale du monde !

Si vous le pouvez, n’hésitez pas à soutenir les caisses de grève pour permettre aux salariés de continuer le rapport de force avec le gouvernement :

https://www.cgt.fr/actualites/france/retraite/mobilisation-solidarite/caisse-de-solidarite-avec-les-grevistes


Pour ne rien louper de mes prochaines publications :

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